Choix déchirant

par Océane

Maeve se réveilla tout doucement, bercée par les vagues. Encore toute endormit, elle s'habilla, puis monta sur le pont. Tout le monde étaient réveillés.

- Salut Maeve! cria Sinbad, depuis la barre.

Maeve lui fit un signe de la main et le rejoignit.

- Est-ce que Firouz va bien?

- Regarde par toi même.

Maeve se retourna. Plus loin, Firouz travaillait sur une de ses invention en compagnie de Rongar. Maeve eut un sourire.

- Où nous dirigeons-nous? Demanda-elle.

- Vers Zodia. Le roi de l'île a organisé un bal, et nous sommes invités, répondit Sinbad.

- Mais il ne nous connaît même pas! s'exclama la magicienne.

- Omar lui a parlé de nous.

Sinbad respira profondément.

- Ça fait si longtemps que je n'ai pas dansé, dit-il.

- Tu sais danser toi! s'écria Maeve.

Le capitaine prit une expression offensé.

- Bien sûr que oui!

- Eh bien, tu devras le prouver.

- D'accord!

- J'ai bien hâte de voir cela! dit Maeve en descendant à sa cabine.

Elle entra et s'assit sur son lit, se parlant à soi-même.

- Danser, je vais danser! Cela fait si longtemps! Tu te rappelle, Dermott?

Elle regretta aussitôt ses paroles.

* Non, ça va Maeve.*

* Arrête Dermott! Je sais bien que ça te manque. Tout comme à moi. Comme j'aimerais que tu puisses venir!*

* Ce n'est pas grave. Au moins, je pourrai vous regarder du haut d'une fenêtre.*

Dermott faisait comme si ça ne le dérangeait pas, mais Maeve savait qu'il aurait tout donner pour danser. Il aimait tant cela quand ils étaient jeunes! Elle soupira. Quand aurait-elle enfin la chance de redonner à son frère sa forme humaine!

***

Une jeune femme marchait dans les rues de Zodia. Elle connaissait tout les chemins par coeur. Cela fait si longtemps qu'elle habite ici. C'est un si bel endroit! Son amie Élise couru vers elle.

- Devine quoi! s'écria Élise, toute énervé.

- Quoi? Allez, raconte!

- Le grand Sinbad et son équipage sont invité au bal organisé par le roi!

La jeune femme laissa tomber le pain qu'elle était venu acheter.

- Ça ne va pas? Demanda Élise, inquiète. Écoute viens te reposer chez moi.

- Non non ça va, dit-elle en ramassant son pain. Tu as bien dit Sinbad?

- Oui, tu ne connais pas Sinbad le marin?

- Oh, je le connais. Je le connais depuis toujours, murmura Léa.

***

Sinbad et ses amis arrivèrent sur l'île.

- Firouz? Où se trouve le palais? Demanda Sinbad.

Le scientifique regarda sa carte.

- Un peu plus au Nord, répondit-il.

Sinbad et ses amis se dirigèrent dans la direction indiqué pas Firouz. Environ une heure plus tard, ils entrèrent dans l'immense royaume. Il était très joli, avec de grandes tours aux extrémités.

- Bienvenue dans mon palais, dit le roi en arrivant près d'eux. Je me nomme Madrik. Vous devez être Sinbad et son équipage?

- Oui c'est cela, répondit Sinbad.

- Eh bien, le bal ne commence que dans quelques heures. Vous pouvez visiter le village. Il se trouve juste à côté.

Sinbad trouva que l'idée était bonne, et ils partirent vers le village en question. Tout le monde avaient l'air très chaleureux. C'était très difficile de ne pas sourire devant ces visages accueillants.
Soudain, une jeune femme attira l'attention de Sinbad. Elle ne faisait aucun signe, au contraire, elle avait l'air de l'épier. Sinbad s'éloigna de ses amis, suivant la jeune femme. Puis elle partie à courir vers un petit boisé.

- Non, arrêtez-vous! cria Sinbad.

La jeune femme ne se retourna pas, continuant à courir. Sinbad poussa un soupir d'impuissance, puis retourna au village.

- Où étais-tu? Lui demanda Maeve quand il arriva près d'elle.

- J'ai seulement été visité, menti Sinbad.

Maeve sembla se contenter de cette réponse et poursuivit sa conversation avec Doubar. Sinbad quant à lui, se posa des questions sur la jeune femme qui l'épiait. Qui était-elle? Pourquoi s'était-elle enfuit quand il a voulu lui parler? Des traits de son visage lui rappelait quelqu'un, mais qui? Il sorti de sa rêverie.

-Sinbad? Demanda Doubar inquiet.

- Quoi?

- Cela fait au moins deux minutes que j'essai d'attirer ton attention.

- Désolé. Qui a-t-il?

- Le bal commence bientôt, nous devrions rentrer au château, dit le grand frère.

Sinbad acquiesça puis ils repartirent. Il décida d'arrêter de se tracasser et de faire la faire la fête.

***

Après le copieux repas que le roi avait offert Sinbad et ses amis, une douce musique commença
à emplir la pièce. Des couples commencèrent à se formés. Sinbad s'approcha de Maeve.

- Pouvez-vous m'accorder cette danse, dit-il en la regardant dans les yeux.

- Avec grande joie, répondit Maeve en riant.

Elle prit la main que Sinbad lui tendait, et ils se dirigèrent vers la piste de danse. Alors, tout ce passait comme dans un rêve. Sinbad mit ses mains autour d'elle. Ils commencèrent doucement à danser. Maeve mit sa tête sur l'épaule de Sinbad. Elle se sentait comme dans un rêve. Elle eut un petit sourire.

- Qu'est-ce qu'il y a de drôle? Demanda Sinbad.

- Rien. C'est juste que j'ai toujours rêvé de faire cela.

Sinbad sourit à son tour. Maeve releva la tête et se penchant vers Sinbad, l'embrassa. Ce-dernier, lui renvoya volontiers le baiser.

Après la ballade, ils retournèrent s'assirent à côté de Doubar, Rongar et Firouz.

- C'était bien? Demanda Doubar.

- Très bien! dit Maeve.

Puis, une chanson plus rythmé commença.

- Maeve, tu voulais savoir si j'était un bon danseur, viens.

- Non. Sinbad, n'oublie pas que j'attend un bébé! Je n'ai plus de force.

Sinbad entraîna Maeve sur la piste. Avant qu'elle n'ai eu le temps de dire quoi que ce soit, Sinbad la faisait tournoyer. Elle se laissa faire, riant avec lui.

- D'accord je l'avoue, tu es un bon danseur! dit Maeve.

- Je le savais! s'exclama Sinbad.

Ils continuèrent à danser, jusqu'à ce que la chanson s'arrête. Cette fois, Maeve était vraiment essoufflée alors elle alla s'asseoir avec les autres. Sinbad la suivit.

Une jeune femme entra dans la salle. Sinbad la reconnu immédiatement. C'était la fille qui s'était
sauvée de lui cet après-midi! Elle s'approcha de Sinbad, devant le regard interrogateur de Maeve.

- C'est toi Sinbad, murmura la femme.

Des larmes apparurent dans ses yeux.

- Oui c'est bien moi. On se connaît?

- Oui nous nous connaissons.

Doubar et Firouz arrêtèrent de parler et regardèrent la fille.

- Sinbad je...je suis Léa, dit-elle.

Sinbad n'en cru pas ses oreilles.

- C'est impossible, Léa est morte il y a des années, dit Sinbad.

Une larme coula sur sa joue.

- Tu ne peux pas être Léa.

- C'est la vérité Sinbad. Quand je suis tombé dans l'océan, j'ai perdu conscience. Quand je me suis réveillé, j'étais sur cette île. Depuis ce temps j'habite ici. Je n'ai jamais cessé d'espérer te revoir.

Maeve était estomaquée. C'était bien Léa? Comment Sinbad allait-il réagir? Elle n'eut pas temps de se poser d'autres questions, Sinbad serra Léa dans ses bras.

- Quand tu as disparu, je suis devenu marin. J'ai juré de te retrouver Je ne vivais que pour toi, lui dit-il.

Il ne vit pas Maeve sortir en courant de la salle. Il ne vit pas non plus les larmes qui coulaient sur ses joues. Il alla embrasser Léa, quand Firouz prit la parole.

- Sinbad! Pouvons-nous te parler? Demanda-t-il.

- Plus tard! dit Sinbad.

- Tout de suite! gronda Doubar.

Sinbad regarda Léa, puis Doubar.

- Je reviendrai tout à l'heure, dit-il à Léa.
Il suivit Doubar et Firouz en dehors du royaume.

- Qui a-t-il? Demanda Sinbad.

- Sinbad, as-tu vu ce que tu as fait à Maeve! s'exclama Doubar.

- Quoi! Où est-elle?

Firouz pointa un banc dans l'immense jardin qui longeait le château. Maeve s'y tenait, pleurant.

- Oh non! murmura Sinbad.

- Va la voir, dit Firouz. N'oublie pas, c'est elle que tu aimes maintenant.

Sinbad eu un moment d'hésitation, puis alla voir Maeve. Doubar et Firouz rentrèrent dans la palais.

- Maeve?

- Quoi! s'écria Maeve.

- Maeve...je suis désolé, je n'aurais pas du faire cela.

- Arrête Sinbad! Tu allais l'embrasser! Tout à coup, plus rien n'existait, juste Léa.

- Tu la connais?

- Dim-Dim m'en a parlé dans l'autre dimension, dit-elle.

Sinbad s'assied près de Maeve.

- Maeve c'est toi que j'aime. Je n'est pas vu Léa depuis quinze ans. J'était persuadé qu'elle était morte. Comprend ce que j'ai ressentit.

- Je comprend Sinbad. Mais elle, est certaine que tu l'aimes encore. Comprend ce qu'elle doit ressentir elle aussi. Après quinze ans, elle apprend qu'elle va revoir son ancien amour! Tu devrais aller lui parler avant qu'elle ne ce fasse des idées, dit doucement Maeve.

- Je vais y aller, dit Sinbad.

Il embrassa Maeve, puis retourna au château. Léa l'attendait, bavardant avec Doubar.

- Ah Sinbad, te revoilà enfin! dit-elle en le voyant arriver.

- Léa....j'ai à te parler.

Léa haussa les sourcils, puis suivi Sinbad hors du palais. Une brise fraîche soufflait. La pluie commença à tomber.

- Léa....ça fait si longtemps...j'ai une autre vie maintenant, Avec mes amis, mon navire...et Maeve.
J'aime Maeve, Léa. Je l'aime de tout mon coeur. Je me suis toujours demandé ce que je te dirais si je te revoyais. Maintenant que tu es devant moi, je ne trouva pas les mots. Le temps a passé, c'est Maeve que j'aime.

Léa ne bougea pas. Des larmes apparurent dans ses yeux, coulant sur ses joues.

- J'ai compris, murmura-t-elle.

Elle recula, puis parti à courir. Sinbad avait passé par ce chemin pour arriver au palais. Il savait ce qui se trouvait derrière le sentier. Son sang ne fit qu'un tour.

- Non Léa, pas cela! dit-il.

Il partit à courir après Léa. L'eau et les branches d'arbres lui fouettant le visage, mais cela lui importait peu. Il trébucha et se releva immédiatement. Il ne pouvait pas la laisser faire cela. Il la vit enfin. Elle se tenait sur le bord de la falaise. Sinbad pouvait entendre le bruit des vagues qui venaient se fracasser contre la paroi de roche. Léa le regarda.

- Léa, ne me fait pas cela, murmura Sinbad.

- Je...je t'aimerai toujours Sinbad.

Léa sourit à Sinbad, puis se laissa tomber dans le vide.

- NON!!!!!!!!!

Maeve arriva presque aussitôt, suivi de Doubar, Firouz et Rongar. Ils comprirent immédiatement ce qui s'était passé quand il virent Sinbad en larme, sur le bord de la falaise.

- Oh non, dit Doubar.

- J'ai voulu l'aider, murmura Sinbad. Elle ne m'en a pas laissé le temps!

Maeve vint serrer Sinbad dans ses bras.

- Ce n'est pas ta faute.

- Oui c'est ma faute! Elle s'est tuée par amour pour moi!

Maeve resta sans voix. Léa était morte parce Sinbad ne pouvait pas l'aimer. Elle s'était suicidée par amour!
Ils restèrent longtemps sur la falaise, regardant l'océan.

- J'avais promis de la retrouver. Quand j'ai enfin réussit, je la laisse partir une deuxième fois!

Sinbad regarda vers la mer une dernière fois.

- Adieu Léa, murmura-t-il.

Puis il partit avec les autres.

***

Deux jour plus tard sur le bateau, Sinbad regarda au loin. Il sursauta quand Maeve lui toucha l'épaule.

- Ah, salut.

- Sinbad, je sais que c'est une grande épreuve à surmonter, mais tu es fort. Pense que c'est peut-être mieux ainsi.

- Que veux-tu dire? Demanda Sinbad.

- Imagine comment elle pu vivre ne sachant que tu ne l'aimais pas. Elle a souffert pendant quinze ans de ne pas te voir. Elle en serais morte malgré tout.

Sinbad eut un léger sourire.

- Merci Maeve, dit-il. Tu viens de m'enlever un énorme poids.

Maeve sourit à son tour. Ils s'enlacèrent longuement, puis Sinbad se dirigea vers la barre, le coeur plus léger.

Fin